Amaarae : “Le meilleur conseil que j’ai reçu est d’arrêter de rapper”

Crédits : Igor Kov pour Shimmya

Propulsée par “The Angel You Don’t Knwo”, Amaarae est devenue l’une des figures de proue de l’alté. Dans le cadre de sa venue en France, la chanteuse ghanéenne s’est pliée au jeu de l’entretien “Première fois”.

Quand est-ce que tu t’es dit pour la première fois que tu devais prendre la musique au sérieux ?

La première fois que je me suis dit ça, j'avais 17 ans. J'étais au lycée à l'époque et un jeune venait de quitter l'Angleterre pour venir dans mon école au Ghana. Il faisait de la musique. Je ne sais pas comment, mais on a commencé à parler, il m'a fait écouter sa mixtape et je me suis dit : "Wow, la qualité est incroyable". Je lui ai donc demandé où il enregistrait ce genre de choses. Il m'a littéralement emmené au studio où il travaillait. La semaine suivante, j'ai commencé à faire un stage au studio et à enregistrer ma première démo. C'est à ce moment-là que j'ai su que je voulais vraiment prendre la musique au sérieux.

Quand as-tu écouté pour la première fois un conseil sur ta musique ?

Mon cousin Dexter, qui était producteur, m'a appris à utiliser Ableton, FL et Logic. J'avais l'habitude de rapper, et à chaque fois que je rappais, je faisais des petites mélodies. Un jour, il m'a calmé et m'a dit : “Je ne pense pas que tu sois un bon rappeur". Mais il m'a dit : “Tu sais, ce truc que tu fais avec ta voix et qui ressemble à de l'autotune ? Fais-le, mais arrête de rapper.” Et je pense que c'est le meilleur conseil que j'ai jamais reçu.

Quelle est la première collaboration qui a eu du sens musicalement et humainement ?

Hmm... Je ne pense pas que cela se soit produit pour le moment. Une collaboration qui me semble divine sur le plan musical et humain ? Ouais, je ne pense pas que cela se soit encore produit.

La première fois que tu as compris que ta musique allait être diffusée dans le monde entier ?

Lorsque j'ai participé à une chanson de Santi, « Rapid Fire », et que cette chanson a fait un carton au Royaume-Uni. C'est la première fois que j'ai vu une véritable vague de soutien de la part de gens qui aimaient ce que je faisais sur un disque. Et je me suis dit : “Oh, ok, je pense que je devrais continuer”. Si le public apprécie, alors je me disais que je devais pousser dans cette voie. devrais le développer.

Ton premier souvenir de concert ?

Wow ! (elle se répète la question plusieurs fois) J'essaie vraiment de me rappeler, mon premier souvenir de concert remonte à 2008 ou 2009. Il y avait un artiste nigérian qui s'appelait D'banj, qui est un peu le parrain de l'Afrobeat. C'était, je crois, mon premier concert en tant qu'adolescente. Et le niveau de performance était incroyable, vraiment incroyable. Il m'a vraiment inspiré. C'était un grand artiste, très expressif, et je me souviens que toute la ville était en transe cette nuit-là.

Ton premier clip que tu as trouvé percutant ?

J’ai toujours considéré les clips comme un moyen efficace de communiquer votre vision et vos pensées. Mon clip le plus marquant est sans aucun doute celui de "Like it". Ce clip était très intéressant dans la mesure où il explorait les dessous de la vie humaine, et en particulier l’Africanité. De faire un clip comme celui-là au Ghana, où il y avait tant de choses différentes qui sont considérées comme taboues culturellement, ça a été comme un éveil pour les gens qui ont alors réalisé que nous pouvons faire ce que nous voulons et que nous pouvons nous exprimer à travers nos visuels comme nous le voulons. Et il est peut-être nécessaire de ne pas essayer de polariser, mais d'essayer de pousser les gens à réfléchir plus profondément notre société et notre culture et à la façon dont nous y existons. C'est la première fois que j'ai vu que je pouvais repousser les limites et que les gens étaient enthousiasmés par cela au lieu de le fuir.

Quand est-ce que tu as mélangé différents genres musicaux pour la première fois ?

Depuis que je fais de la musique, j'ai toujours mélangé les genres. L'exemple le plus frappant se trouve sur mon dernier album, "The Angel You Don't Know", parce qu'il y a de tout, de la Trap à l'Afro en passant par le R&B, la Funky House et la Trance. Il y a de tout sur cet album. Je pense que c'est la première fois que j'ai pu mettre le doigt sur mon talent pour la fusion.

Par Armand Tournier et Tristan Renaudie

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